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Accroître le potentiel de la jeunesse rurale : Vers des emplois décents et un avenir durable

Pourquoi se concentrer sur la jeunesse rurale ?

Les pays en développement comptent une forte proportion d'individus de moins de 25 ans, ce qui représente une opportunité unique pour le développement rural. Actuellement, 88 % des 1,2 milliard de jeunes vivent dans les pays en développement, dont la moitié dans des zones rurales (FIDA, 2019).

En Afrique subsaharienne, 60 % des jeunes devraient rester dans les zones rurales au cours de la prochaine décennie (INCLUDE, 2021). Les projections indiquent que la moitié des nouveaux demandeurs d'emploi en Afrique auront besoin d'un emploi rural au moins jusqu'en 2030 (INCLUDE, 2021).

Les jeunes ruraux peuvent être le moteur d'une croissance inclusive et d'un développement durable. L'emploi dans le cadre d'un travail décent peut conduire à une dividende démographique, stimulant la croissance du marché intérieur. Leur implication offre une chance de faire progresser la justice sociale et la transformation rurale.

Dans les zones rurales, une grande partie de l'activité économique est liée à l'agriculture, c'est-à-dire à la production de cultures et de bétail, à l'aquaculture et à la sylviculture pour les produits alimentaires et non alimentaires. En Afrique subsaharienne, la majeure partie de la production agricole se fait dans de (petites) exploitations familiales, dans le secteur informel et est affectée par la saisonnalité. Par exemple, la production pluviale au Sénégal ne fournit que 70 jours de travail par an aux membres de la famille.

Les risques liés à l'agriculture sont nombreux : conditions météorologiques imprévisibles, exacerbées par le changement climatique, ravageurs et maladies, prix volatils, coûts élevés des intrants, ce qui contribue à des situations d'insécurité alimentaire. En raison du caractère saisonnier de la production, les agriculteurs et leurs familles doivent souvent créer des activités génératrices de revenus supplémentaires, telles que la transformation et la commercialisation des produits, pour parvenir à un revenu décent.

Défis rencontrés par les jeunes ruraux

De nombreux jeunes ruraux travaillent dans des conditions précaires avec une faible productivité en raison d'un manque de ressources, d'expertise et de services. Au niveau mondial, un tiers des travailleurs agricoles appartiennent à l'économie informelle. Cette proportion atteint 62 % dans les pays à faible revenu. Cela implique que les travailleurs manquent de protection sociale, de développement des compétences et d'avantages sociaux. En outre, 20,4 % des jeunes dans le monde n'ont pas d'emploi, d'éducation ou de formation (NEET), avec des taux plus élevés dans les zones rurales. La sensibilisation aux droits fondamentaux au travail et aux pratiques de sécurité est également insuffisante, l'implication dans les organisations de travailleurs et d'employeurs est faible, l'accès à l'internet est limité et les infrastructures et les services de base sont médiocres dans les zones rurales.

En outre, l'accès aux facteurs de production tels que la terre et le financement est difficile pour les jeunes.

Approches de la création d'emplois décents pour les jeunes ruraux

Une approche sensible au genre s'attaque aux obstacles fondés sur le sexe et permet aux jeunes femmes rurales d'améliorer leurs perspectives d'emploi. Une approche fondée sur les droits permet aux individus de connaître et de revendiquer leurs droits, et de demander des comptes aux institutions. Le dialogue social favorise la gouvernance démocratique et la stabilité économique par la négociation et la consultation entre les gouvernements, les employeurs et les travailleurs. Ce dialogue social peut être piloté par des organisations agricoles fortes.

Les voies du changement

Création d'emplois décents : Au niveau macro, il est essentiel de mettre en œuvre des politiques sectorielles et des politiques de l'emploi qui favorisent le travail décent, par exemple en stimulant le tourisme rural. Au niveau méso, il est essentiel de promouvoir la diversification de l'économie rurale, notamment les économies bleue, verte, circulaire et numérique. Au niveau micro, il s'agit de soutenir l'entreprenariat des jeunes et l'accès au financement et aux ressources. La main-d'œuvre agricole salariée, souvent saisonnière et informelle, doit faire l'objet d'une attention particulière. Des stratégies permettant une meilleure résilience et une meilleure sécurité alimentaire devraient être associées dans la mesure du possible, comme la fourniture d'une assurance agricole et de données et prévisions météorologiques pour les agriculteurs.

Améliorer la qualité de l'emploi : L'extension de la protection sociale et des politiques de soins aux zones rurales, la promotion de la formalisation de l'économie rurale informelle et l'amélioration de la protection du travail et de la négociation collective sont des mesures nécessaires. Le soutien aux groupes villageois d'épargne et de crédit (par exemple, "Nous épargnons pour la santé") est un moyen d'offrir des services de protection sociale dans le secteur rural informel.

Soutenir les transitions professionnelles : Des mesures importantes consistent à fournir des services d'information, d'orientation et de placement, à améliorer l'employabilité des jeunes par la formation professionnelle et l'apprentissage, et à renforcer les systèmes d'information sur le marché du travail en ventilant les données entre les zones rurales et urbaines. La formation professionnelle des jeunes ruraux doit tenir compte du profil et des aspirations des différents groupes cibles et se concentrer sur des activités économiquement réalisables, attrayantes et qui n'ont pas d'impact négatif sur l'environnement. Les principes de production agro-écologique doivent être intégrés dans les programmes d'études.

Promouvoir les droits au travail des jeunes ruraux

Les considérations incluent l'âge minimum d'embauche, les prestations d'assurance maladie, le nombre maximum d'heures de travail, le salaire minimum, la rémunération des heures supplémentaires et les normes de sécurité et de santé au travail (SST). 
La main-d'œuvre salariée rurale, qui est souvent composée de jeunes non éduqués et non qualifiés, souvent sans terre et employée de manière saisonnière et informelle, doit faire l'objet d'une attention particulière. Une autre attention doit être accordée aux enfants qui travaillent  au sein d'exploitation agricole familiale. Dans de nombreux pays, le travail des enfants est essentiellement un problème agricole. Dans le monde, 60 % des enfants de 5 à 17 ans qui travaillent sont employés dans l'agriculture. 
La participation à certaines activités agricoles n'est pas toujours synonyme de travail des enfants. Des tâches adaptées à l'âge, qui présentent moins de risques et n'interfèrent pas avec la scolarité et les loisirs de l'enfant, peuvent faire partie intégrante de l'enfance dans un environnement rural. En particulier dans le contexte de l'agriculture familiale, de la pêche artisanale et de l'élevage, une certaine participation des enfants à des activités non dangereuses peut être positive car elle contribue au transfert intergénérationnel de compétences techniques et sociales et à la sécurité alimentaire des enfants. L'amélioration de la confiance en soi, de l'estime de soi et des compétences professionnelles sont des attributs souvent détectés chez les jeunes engagés dans certains aspects adaptés du travail agricole. Il est donc important de faire la distinction entre les tâches légères qui ne nuisent pas à l'enfant et le travail des enfants, qui est un travail qui interfère avec la scolarité obligatoire et nuit à la santé et au développement personnel, sur la base des heures et des conditions de travail, de l'âge de l'enfant, des activités réalisées et des risques encourus. Plus d'informations ici.

Protection sociale et travail décent

Les politiques de protection sociale devraient inclure des avantages à court terme et prendre en compte les impacts du changement climatique. Il est essentiel d'intégrer la protection sociale aux politiques d'emploi et de développement des compétences. Les politiques devraient soutenir les transformations structurelles vers des économies vertes et numériques. Il est essentiel de reconnaître les obstacles spécifiques auxquels sont confrontés les jeunes ruraux et les jeunes mères pour accéder à la protection sociale.

Sécurité et santé au travail (SST) pour les jeunes ruraux

Les jeunes travailleurs sont plus exposés aux accidents de travail en raison de leur manque de maturité, de leurs compétences professionnelles limitées et de leur manque de sensibilisation à la sécurité et à la santé au travail. Une approche en trois étapes comprend la connaissance des droits, l'évaluation des risques sur le lieu de travail et la garantie d'une déclaration et d'un enregistrement corrects des accidents du travail et des maladies professionnelles. L'agriculture est l'un des trois secteurs les plus dangereux en termes de décès liés au travail, d'accidents non mortels et de maladies professionnelles. Les risques en matière de santé et de sécurité au travail sont nombreux et sont liés, d'une part, au stockage et à la manipulation de produits chimiques toxiques et cancérigènes tels que les pesticides, les herbicides et les produits de fumigation des sols et, d'autre part, au travail physique pénible ou dangereux qui peut entraîner des blessures. Des mesures spécifiques doivent être prises, en particulier pour les jeunes femmes enceintes.

Représentation des jeunes dans le dialogue social

Il est nécessaire de renforcer l'engagement des jeunes dans le dialogue social afin de promouvoir leurs droits et d'améliorer leurs conditions de travail. Plus précisément, il est important de soutenir la représentation des jeunes dans les organisations d'agriculteurs.

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