Résilience inclusive, durable et territorialisée

Il s'agit d'une activité du projet "Offre de solutions pour une résilience inclusive, durable et territorialisée" mis en œuvre par un consortium d'organisations partenaires d'Enabel au Burkina Faso en 2023, dans le cadre d'une intervention "Fragilité" du portefeuille 2019-2023. Son objectif est de "Contribuer à l'autonomisation des femmes et des jeunes à travers le renforcement de la résilience collective aux facteurs de vulnérabilité dans la région Centre-Est." Le groupe cible est composé de huit cents (800) femmes, dont 70% de personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) et 30% de la communauté d'accueil.

L'autonomisation a été conçue par le biais d'un transfert d'argent visant à financer une activité génératrice de revenus (AGR), que chaque femme bénéficiaire devait présenter sous la forme d'un plan d'affaires. Le montant maximum pour le financement d'un plan d'affaires individuel était de cent mille (100 000) francs CFA, soit environ 160 euros.

Le projet a débuté par une étude sur les secteurs porteurs dans chacune des quatre communes cibles afin d'aider les femmes bénéficiaires à faire un choix éclairé sur l'activité génératrice de revenus la plus prometteuse dans chaque zone.

Parallèlement à cette étude, nous avons procédé au ciblage des bénéficiaires des transferts d'argent, et compte tenu de la sensibilité de cette activité, le processus de ciblage a été largement participatif, inclusif et transparent afin d'éviter de créer de nouvelles tensions liées à l'argent liquide, en respectant le principe "Do No Harm" (ne pas nuire).

À cette fin, un comité de ciblage inclusif a été mis en place, qui a identifié des critères de ciblage participatifs qui ont été validés par les parties concernées avant de procéder à l'enregistrement des bénéficiaires potentiels du financement de l'AGR. La validation finale de la liste des bénéficiaires a été effectuée au cours d'une réunion communautaire afin d'éviter les doublons et de rester objectif par rapport aux critères convenus. Ces bénéficiaires ont ensuite été regroupés en associations communautaires d'épargne et de crédit (CECA), chacune composée volontairement de 20 à 25 membres. Chaque CECA s'est réunie une fois par semaine à une heure convenue entre les membres pour discuter de leurs projets, de leurs problèmes et de leurs besoins. C'est également au cours de ces réunions que des sessions de renforcement des capacités ont été organisées sur divers sujets (notamment la protection, la violence sexiste, la gestion financière, l'esprit d'entreprise, etc. Ces sessions ont été animées par des coachs d'entreprise et des Centres de ressources pour l'entrepreneuriat rural (CREER), qui sont des professionnels expérimentés de l'entrepreneuriat. Nous avons signé des partenariats avec des institutions de microfinance (IMF) dans chacune des municipalités ciblées par le projet, et chaque bénéficiaire a ouvert un compte bancaire dans l'IMF de son choix. Le projet a facilité la connexion entre les bénéficiaires et ces institutions. Par la suite, les agents de ces banques, en collaboration avec les coachs d'entreprise et les CREER, ont participé à la sensibilisation des bénéficiaires aux opérations bancaires, aux services disponibles, à l'octroi de crédit, à l'épargne, etc. Par ailleurs, une approche inclusive, participative, transparente et respectueuse de la dignité de chaque bénéficiaire a permis de créer une dynamique plus confortable et de favoriser l'enthousiasme pour le vivre ensemble. Le CECA a contribué à renforcer la cohésion sociale entre les personnes déplacées et les communautés d'accueil, ainsi que la solidarité basée sur la confiance et l'estime de soi.

À travers des récits de vie et des témoignages, plusieurs femmes ont fait état de l'amélioration de leurs revenus grâce aux transferts d'argent et à leurs relations d'affaires avec les institutions financières. La couverture des besoins de base tels que la nourriture, les soins de santé et l'éducation des enfants est l'un des signes évidents de la réussite du projet.